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le mort-vivant de Rachmaninov
Campanules
(Le texte va avec la musique à écouter jusqu'au bout)
C'est comme du coton, c'est doux, je suis bien calé, allongé sur le dos, les mains croisées sur la poitrine.
Mais pourquoi tout le monde pleure autour de moi ?
Je ne vois rien, où suis-je ?
Peu importe, je n'ai pas besoin de savoir, c'est confortable ce caisson. Pourquoi suis-je là-dedans ?
Mais pourquoi tout le monde pleure autour de moi ?
Je ne les vois pas. cette boîte est étroite.
D'un seul coup ça bouge, ça crisse, ça tangue, on dirait que je descends, un bruit bizarre envahit mon espace, comme un écho à ma propre conscience.
Pourquoi ces chocs soudains ?
ça se calme mais il fait presque froid soudainement... Et si sombre !
J'appelle, je crie mais personne ne me répond ! On ne m'entend donc pas ?
Mais pourquoi les pleurs s'éloignent-ils de moi ?
J'entends moins bien, je ne vois rien, que se passe-t-il ? J'étouffe un peu, il fait si noir.
Je n'entends plus personne pleurer autour de moi.
C'est le silence, comme une éternité qui commence, plus rien ne bouge, il n'y a plus de bruits, juste quelques craquements,
le bois prend ses aises, il s'installe.
Mais non, il ne faut pas, ouvrez-moi ! Je suis là, bien vivant, vous m'avez condamné, vous avez décidé pour moi.
Vous n'avez donc pas vu que je respirais encore ?
Ouvrez-moi, j'étouffe, je ne veux pas mourir, m'entendez-vous ? Je ne veux pas mourir.
Entendez-vous que je tape , que je cogne contre ma prison de bois, que je crie ?
Allez-vous me répondre, ouvrir ma boîte ?
Je suis mal, j'ai chaud, j'ai froid, de plus en plus froid, un froid glacial tout autour, le néant...
Il fait si noir, j'ai peur... Je ne veux pas...
Mais pourquoi est-ce-que je ne vous entends plus ?
Je suis abandonné, les hommes m'ont laissé là, je meurs...
.................................................................................
Ce tunnel est bien long, vais-je arriver jusqu'à cette si belle lumière dorée pleine d'étoiles, tout là-bas ?
C'est inhabituel des étoiles dans la lumière, elles me caressent, m'invitent à m'abandonner. Je me fonds dans l'espace sans fin qui m'est ouvert.
Bonjour l'éternité...
Tout le monde rit autour de moi.
(Quand j'étais petite, de mon lit j'entendais mon père jouer du piano et parfois ce morceau.
Il m'avait raconté que c'était l'histoire d'un homme enterré vivant.
J'étais enfant et vous pouvez imaginer l'impact que ce récit a eu à cette époque sur moi,
c'est en souvenir que j'ai conçu ce texte.
J'ai rajouté la fin afin de mettre un peu d'espoir dans ce poème il est vrai, un peu morbide)
Tags : Rachmaninov
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Commentaires
J'ai plusieurs fois entendu ce morceau que je comprend mieux aujourd'hui après tes explications et surtout ton très bon texte. Ils collent parfaitement l'un à l'autre. Etre enterré vivant ne doit plus être aussi fréquent de nos jours mais reste dans la mémoire collective comme une mort des plus atroces qui soit.C'est triste.........mais c'est beau. Je comprends que cela puisse laisser des séquelles dans la tête d'une petite fille qui , adulte , sait mettre des mots sur ses maux.
tu as écrit un très beau texte ,je suis admirative de ton talent .
l'histoire est angoissante et c'est sûr que dans l'imagination d'un enfant , c'est lourd de conséquences . j'ai vu un film ou une femme pour s'évader de prison s'était cachée dans un cercueil avec une complicité extérieure qui devait venir la déterrer ...sauf que le mort avec qui elle était , était le complice en question . et ben , j'y pense toujours et pourtant il y a longtemps que j'ai vu ce film .
5francoiseLundi 26 Juin 2017 à 22:26tu me fais peur ! donc je me ferai enterrer avec mon portable, pourvu qu'ils ne résilient pas l'abonnement...
bon, tous les talents Martine, mais je le savais
bonsoir !
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Lundi 26 Juin 2017 à 22:35
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6CathouneLundi 26 Juin 2017 à 22:50Je ne me souviens pas que papa m'ait expliqué ce morceau. Ce qui est sûr c'est que j'aimais beaucoup quand il jouait du piano le soir... j'ouvrais la porte de ma chambre pour mieux entendre. Par contre ce qui m'a marqué ce sont les gnosiennes de Satie qu'il a joué encore peu de temps avant de mourir et qui étaient en adéquation avec ses sentiments. Dans l'ensemble, l'entendre jouer de l'orgue ou du piano, c'était du bonheur.
Très beau ton texte Martine
8meluluSamedi 15 Juillet 2017 à 21:47Tu avais tellement peur le soir que je devais te raconter des histoires...à dormir debout!!
Et tu t'endormais toujours avec les fins heureuses que j'inventais....
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Samedi 15 Juillet 2017 à 22:23
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Je connais bien cette musique de Rachma, je l'ai écoutée hier soir d'ailleurs, curieuse coïncidence. J'aime beaucoup mais je ne connaissais pas vraiment l'histoire fort bien raconté sur ce billet