• Le 5 août 2018 : de Hospital de Orbigo à Murias de Rechivaldo, 21,1 km

    Ce matin-là, je prends le temp, il est déjà 7 h 30quand je pars  et j'ai pu profiter d'un bon petit déjeuner à 7 h.

    Encore une fois, j'éviterai de marcher le long de la nationale 120 et le chemin choisi devient très vite agréable et plus vallonnée.

    Nous quittons la meseta pour de bon et la forêt de chênes verts puis de pins remplace les cultures céréalières intensives.

    La terre est plus aride mais on rencontre encore quelques champs de blé.

    Tout va bien et j'ai le cœur léger. Même mon sac fait partie intégrante de moi-même, je le sens de moins en moins peser sur mes épaules. 

    J'imagine mon petit chêne vert dans cette ambiance, il serait presque parmi les siens. Quelle langue parlent les arbres ?

    Je pense alors à une histoire qu'Yves m'a racontée la veille:

    Histoire du seau percé

    Deux frères pèlerins marchaient depuis bien longtemps déjà

    et ce jour-là, ils s'arrêtèrent, épuisés, dans un monastère pour y passer la nuit.

    Désireux de s'y reposer quelques temps avant de reprendre ce chemin si plat et si triste, ils passèrent un accord avec l'abbé.

    Celui-ci leur dit : "C'est d'accord mais il faut payer votre écu et comme vous ne possédez rien, vous entretiendrez le jardinet du monastère".

    Il leur donna un seau à chacun pour arroser leurs plantations. La fontaine était à 500 mètres de là.

    Les deux frères travaillèrent d'arrache-pied.

    Quelques temps plus tard, l'un des deux retourna voir le moine et lui dit :

    "C'est injuste, mon jardin reste stérile, alors que celui de mon frère est divin.

    Mon seau est percé et quand j'arrive il n'y a presque plus d'eau. Il m'en faut un autre".

    Plutôt que de répondre, le moine l'emmena à la fontaine, remplit le seau et revint tranquillement au monastère,

    le seau s'écoulant tout doucement le long du chemin.

    Alors le moine parla :

    "Vois-tu, le chemin que nous avons fait ensemble est rempli de fleurs.

    Avant il n'y en avait pas et tout celà c'est grâce à toi et à ton seau percé.

    Depuis, les pèlerins qui passent par ici sont contents et gais.

    Ils arrivent chez nous par un chemin tout fleuri et s'arrêtent à l'abbaye pour admirer le jardin de ton frère".

    C'est depuis ce temps que les fleurs poussent sur les bas-côtés du chemin de Saint Jacques de Compostelle.

     

    Mais revenons au temps présent.

    Il fait chaud, la fatigue commence à se faire sentir et comme si le ciel entendait toutes les prières des pèlerins,

    un bar sauvage est là, hâvre de paix, coussins, hamacs, paniers de fruits, boissons. C'est un donativo, c'est à dire qu'on donne ce que l'on veut.

    Pour moi, un petit quart d'heure. Que la pastèque fut bonne, dégoulinante de jus rouge, rafraîchissante à souhait.

    Le dénivelé se fait déjà sentir, on se rapproche des montagnes.

    En haut, à plus de 900 mètres, à la croix Toribio, je vois un vieux monsieur qui chante, accompagné de sa guitare.

    Pour un euro, il chantera pour moi.

    De là, on voit San Justo de la Vega et plus loin Astorga où j'arrive à midi.

    Je crève de faim, je n'attendrai pas l'heure légale espagnole (minimum 13 h) et me fait servir un bon repas à midi tapante.

    Je partage ce temps avec un couple de français qui fait intégralement le chemin depuis Le Puy en Velay pour fêter leur retraite.

    Je ne dormirai pas à Astorga mais 4 kilomètres plus loin dans un petit village au gîte bien sympathique.

    Le repas du soir est délicieux et pris en commun. Nous parlons en français et anglais, ces deux langues étant majoritaires ce soir-là.

    Après le dîner, je visite le village accompagnée d'une hollandaise professeur de français.

    On découvre une église fantastiquement éclairée par un soleil couchant.

     

    Au lever du soleil

    En passant à Villares de Orbigo

     

     

     

     

     

     

    Crucero de Santo Toribio

      

    Dans la banlieue d'Astorga des pèlerins modernes.

                                                   

    Au gîte avec baignoire, s'il vous plaît !

                         Eglise de Murias de Rechivaldo, il est 21 h 13

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 18 Septembre 2018 à 18:58

    Je me souviens de ce joli albergue de Murias de Rechivaldo où j'avais fait étape en 2008. Superbes photos pour cette étape ...

    2
    Mercredi 19 Septembre 2018 à 13:13

    C'est un bel article lu avec plaisir.

    Puis de jolies photos. J'aime beaucoup

    3
    Vendredi 21 Septembre 2018 à 17:41

    bonsoir Martine

    vraiment un beau chemin .

    les pierres de l'église,  éclairées par le soleil ,la rendent magnifique , le gîte a l'air bien sympa .

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    4
    jenovefa
    Vendredi 21 Septembre 2018 à 19:49

    Jolie balade avec de belles lueurs matinales.

    5
    Dimanche 23 Septembre 2018 à 13:09

    génial le guitariste ! j'adore.

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