• Et si on en parlait ... des éoliennes ?

    En Espagne, j'ai été confronté aux multitudes d'éoliennes dans la meseta mais pas que…

    Partout où il y a des crêtes, il y a des éoliennes.

    J'en avais presque le tournis.

    J'ai fini par essayer de regarder ailleurs mais ce n'était pas toujours aisé.

    Peu importe les beautés architecturales qui sont légions dans ce beau pays, partout l'éolienne régnait.

    Pour quel bénéfice ?

    C'est ce que je vous propose dans l'article qui suit.

    L'auteur de cet article a cherché depuis plusieurs années, a confronté les données …

    Voici un condensé d'une partie de ses recherches.

    N'hésitez pas à cliquer sur les liens vous y apprendrez beaucoup de choses

    et serez sans doute plus d'une fois étonnés.

     

    Des communes sont souvent démarchées par des sociétés. On met en valeur l'aspect écologique de la démarche

    et on fait miroiter des avantages financiers, d'autant plus miraculeux qu'ils ne sont la contrepartie d'aucun travail particulier

    pour ceux qui acceptent de louer leur terrain.

    Comme les procédures d'obtention des autorisations préfectorales peuvent durer jusqu'à dix ans, dans certains cas, jamais moins de cinq,

    on commence par faire signer aux propriétaires des terrains visés une promesse de bail emphytéotique

    qui les engage irrévocablement à louer ces terrains lorsque la mise en exploitation (beaucoup plus tard) sera possible,

    tandis que le bénéficiaire a toute latitude pour se désengager à tout moment.

     

    Questions d'éthique et de nuisances

     

     On peut évoquer rapidement les risques ou les inconvénients sanitaires des aérogénérateurs (bruit, ondes émises…).

    Personne n'est d'accord là-dessus. L'aspect esthétique est subjectif. Certains trouvent ces engins beaux, d'autres laids.

    Ce qui en revanche ne souffre pas la discussion, c'est que toute ferme éolienne marque le paysage de son empreinte.

    Après sa construction, on aime ou on déteste mais rien n'est plus comme avant à dix kilomètres à la ronde (au moins).

     

    L'argument écologique

     

    L'énergie éolienne est renouvelable, elle n'émet pas de CO2 et contribue à la lutte contre le changement climatique.

    Donc c'est bien et tant pis si ça encombre !

    Il faut être de son temps et sauver la planète !

     

    Il faut savoir que la France est un pays où 90% de l'électricité produite l'est sans émission de CO2

    (78% nucléaire, 12% hydraulique). Il n'y a pas de problème de production électrique émettant du CO2 en France.

    L'objectif du développement d'énergie éolienne ou solaire ne pourrait donc être que de réduire la part du nucléaire (qui fait peur).

    Mais l'éolien (idem pour le solaire) souffre d'un grave handicap : il produit peu (25% du temps en moyenne)

    et rarement quand on en a besoin.

    Pour ramener la part du nucléaire à 50% de l'électricité produite (comme c'est paraît-il l'objectif),

    il faudrait disposer de beaucoup d'éoliennes, en gros dans les 60.000 ou plus.

    On peut imaginer l'effet produit quand on sait qu'à l'heure actuelle il y en a moins de 6.000...

     

    Avoir beaucoup d'éoliennes mais aussi être capable de stocker l'électricité qu'elles produisent

    dans les périodes où elle est en surplus , pour la restituer dans les périodes où on en manque.

    Des techniques existent mais elles augmenteraient de manière considérable le coût de construction de ces moulins à vents modernes.

    Alors reste une solution paradoxale, la seule économiquement valable :

    pour éviter les coupures de courant, parallèlement aux éoliennes, augmenter la puissance installée en centrale à gaz

    capables de prendre leur relais et donc d'augmenter les émissions de CO2 !!

    C'est ainsi que des pays qui ont développé beaucoup l'éolien depuis 15 ans (Allemagne, Espagne),

    n'ont fait aucun progrès sur le front du CO2.

    Quant au pays souvent donnés en exemple, le Danemark, il bouche les trous de son éolien

    en recourant à l'hydroélectricité produite abondamment par ses voisins norvégiens

    qui disposent largement de très nombreux barrages.

     

    On ne parlera pas des avantages financiers des communes qui acceptent l'implantation des éoliennes.

    Il semble alléchant mais il faut savoir que les loyers ne commenceront que 5 à 8 ans plus tard

    (voire 10 ans) au moment de l'exploitation du parc.

    Chaque éolienne rapportera environ 5.000 euros par an. Mais que se passe-t-il à la fin ?

    Les aérogénérateurs ont une vie de 20 ans maximum. Il faut soit les remplacer par d'autres, soit les démanteler.

     Il y aura remplacement si, au moment de la fin du bail, le prix d'achat pat les distributeurs d'électricité

    reste à un niveau assurant la rentabilité exigée par les financiers.

    Pas sûr puisque dès maintenant le prix garanti par EDF "fait tousser" et que la Cour des Comptes dans un rapport publié

    le 18 avril 2018, fustige une politique qui reste "incohérente, inefficace et extrêmement coûteuse". 

    En réalité, partout sur la planète les subventions à l'éolien ou au solaire sont remises en cause ou diminuent.

     Faute de remplacement, il y aura démantèlement. La loi en donne la charge à l'exploitant

    (si ce parc éolien n'a pas été revendu 5 fois entretemps…)

    De plus, pour rassurer les propriétaires de terrain, la même loi oblige les exploitants à constituer une caution bancaire

    de 50.000 euros par engin, en garantie de son obligation de démantèlement.

    Ce qui veut dire que si l'exploitant est en faillite ou introuvable, la commune ne pourra compter que sur ces 50.000 euros.

    Or une éolienne c'est non seulement un mât et des pales visibles mais aussi 2 à 3.000 tonnes de béton souterrain

    sur le sort duquel la loi est muette. Les partisans les plus acharnés de l'éolien estiment le coût de démantèlement

    à 90.000 euros pour un engin de 3 MW ce qui n'englobe sûrement pas la suppression du bloc en béton.

    Le camp adverse fait circuler des chiffres de l'ordre de 400.000 euros voire plus.

    Il est donc d'avis général que les 50.000 euros de garantie sont largement insuffisants.

    Et on ne parle pas des pistes, des réseaux souterrains etc...

    Un vrai problème commence à se faire jour : l'impact possible sur l'environnement

    et les finances des propriétaires de terrain de la fin d'exploitation d'un parc éolien. 

     

    Voir l'article de Ludovic Grangeon, très intéressant et à la portée de tous.

    Il y parle aussi d'autres projets bien plus prometteurs que l'éolien.

     

    Cas de l'Espagne

     

     A consommation constante, installer des éoliennes pour produire une large fraction de notre électricité nous forcerait donc

    à disposer, pour une puissance installée équivalente, de centrales thermiques ou hydrauliques.

    Si nous sommes dans un pays qui dispose déjà d'énormément de barrages (cas de la Norvège),

    alors rajouter des éoliennes permet d'augmenter la production totale d'électricité sans augmenter les émissions,

    mais si nous sommes dans un pays qui ne dispose pas de cette opportunité géographique,

    alors l'éolien est un moyen d'économiser 20 à 25% de combustible dans des centrales à gaz ou à charbon qu'il faut conserver.

    Pas un moyen de remplacer lesdites centrales.

     

    L'Espagne offre une illustration intéressante de ce processus.

    Ce pays a installé environ 18 GW d'éolien dans un pays où la puissance appelée monte en hiver à environ 40 GW.

    Or la puissance éolienne effectivement fournie varie, selon le moment de l'année et même selon l'heure entre 1 et 15GW !

    L'Espagne ne peut mettre de l'hydroélectricité de lac en face

    et doit donc avoir recours à d'autres productions qui favorisent la production de CO2

     

    Il faut savoir que les chiffres montrent par ailleurs que les pays qui ont investi massivement dans l'éolien,

    comme le Danemark n'ont pas beaucoup changé la structure de leur approvisionnement énergétique,

    ni leurs émissions de gaz à effet de serre (cliquez ici).

    La Suisse qui n'a quasiment pas d'éoliennes a des émissions directes par habitant deux fois moindres que celles du Danemark

    (qui fait partie des premiers pollueurs par habitants en Europe, question gaz à effet de serre)

    et une fois et demie moindre que les nôtres, et pourtant il y fait froid l'hiver.

    (30% de la consommation d'énergie en France est lié au "confort sanitaire", chauffage pour l'essentiel et eau chaude).

    L'Allemagne qui vient juste après le Danemark (pour la production éolienne)

    a aussi des émissions de gaz à effet de serre par habitant bien supérieures à la moyenne européenne.

     

    Si la première priorité est de nous mettre dans un monde avec "juste des renouvelables", il est incontournable

    de diminuer au préalable notre consommation d'énergie d'un facteur 3 à 4 (cliquez) : aucune solution à base de renouvelable

    n'est dans les bons ordres de grandeur pour nous permettre un approvisionnement à notre niveau actuel (cliquez) et il s'en faut de beaucoup.

     

    Et encore je ne parle pas de la fabrication de ces engins qui utilisent des matériaux très gourmands en CO2

    et désastreux quant à l'environnement (exemple la Chine et d'autres)

    Voir l'article de "contrepoints" : éoliennes, terres rares et autres désastres environnementaux, une vérité qui dérange. 

     

    Pour ceux qui aiment la technique, les chiffres et graphiques, rendez-vous sur le site du polytechnicien JM Jancovici :

    transition énergétique renouvelable.

     

    France 2 a consacré un "envoyé spécial" à l'éolien.

    C'est très superficiel, mais c'est un début et ça prouve que ça interroge.

     

    (photo prise en Espagne dans la Meseta, depuis un château médiéval)

    « Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle : table des matièresAoût 2018, en famille »

    Tags Tags :