• En partance vers les missions

    Texte: Edmine

    Photos: Marton

     

    9 septembre. (1ère partie)

     Un minibus de l’agence nous emmène vers la Chiquitania, terre des indiens Chiquitos, ainsi nommés car leur petite taille avait frappé les espagnols qui dès le 16ème siècle explorèrent cette région située à environ 300 kms au nord-est de Santa Cruz. La matinée est pluvieuse et chaude ; après le passage au reten, qui est à la fois un péage et un lieu de contrôle policier et en tous cas une institution typiquement sud-américaine, on longe le rio Grande qui descend lentement vers l’Amazone ; sa vallée très ample et plate a été défrichée depuis longtemps, notamment par des Mennonites. Le paysage de champs interminables où ne subsistent que quelques haies d’arbres à feuilles caduques évoque irrésistiblement la Brie, avec d’énormes silos où on stocke les oléagineux (soja, tournesol, sorgho) et le blé. C’est le grenier de la Bolivie. Riche mais ennuyeux. A San Ramon, après 150 kms de platitude pluvieuse on quitte la route principale qui continue vers le nord et on entre dans la Chiquitania. Comme par miracle le ciel se dégage, le soleil retrouvé éclaire un paysage de collines tantôt boisées, tantôt herbeuses et parsemées de gros rochers, une sorte de Pays d’Auge ou d’Aubrac tropical et plantureux qui fait parfois penser au jardin d’Eden; la route se fait sinueuse et cahotante. On retrouve tous les arbres du jardin botanique : carandays, palmiers, cocotiers, ipés ici dénommés tajiros dont flambe le jaune merveilleux des fleurs, et de loin en loin le spectaculaire tomorroche, qu’on appelle aussi palo borracho : c’est « l’arbre-bouteille » car son tronc couvert d’épines ressemble à un gros flacon ventru. Partout des troupeaux de vaches blanches à bosses très efflanquées errent parfois jusque sur la route.

     

    Toutes les photos sont prises en roulant 

     

    On quitte Santa-Cruz sous une pluie chaude et violente

     

    Des échoppes dans un des nombreux villages traversés. Ils vendent tous à peu près la même chose !

     

     

     

    Très mauvaise photo mais je la montre pour montrer la vie de ces bêtes lâchées sur les routes (souvent écornées mais pas toujours), elles broutent les bas-côtés car les indiens ne possèdent pas de prés. Le soir elles sont rentrées dans des parcs. Leur extrême maigreur parfois n'est pas simplement dû au manque de nourriture (elles vont où elles veulent) mais plus au fait qu'elles ne sont jamais vermifugées et donc pleines de parasites. Dieu merci, les viandes que j'ai mangées étaient ultra cuites et je doute qu'elles provenaient de chez les indiens mais plutôt des grandes estancias 

    il valait mieux même si c'était un peu de la semelle de botte

     

     

    En partance vers les missions

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  • Commentaires

    1
    Lundi 12 Octobre 2015 à 18:50

    Je suis toujours avec plaisir et intérêt avec cette fois une préférence pour les photos 3 et 6

    2
    françoise
    Lundi 12 Octobre 2015 à 19:47

    bien vu !

    3
    Anne**
    Lundi 12 Octobre 2015 à 22:49

    Quel voyage, riche et dépaysant. Merci pour ce reportage qui me passionne.

    4
    Mercredi 14 Octobre 2015 à 09:35

    Le contraste est grand entre ces vaches si maigres que tu montres et les belles charolaises de ton précédent post.

    Avant de lire le texte, je me disais moi aussi qu'elles devaient être bougrement parasitées.
    J'aime ta dernière photo. Les autres un peu floues car prises en voitures ne sont pas "extras" mais savent bien nous montrer la "vraie vie" du milieu où vous êtes.

    Les routes de ton village doivent te sembler si belles n'est-ce pas ?   Allez je poursuis.
    Bises

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