• Allons aux urnes

    6 heures du matin, mon réveil s’agite afin de me réveiller en douceur :

    à 8 h il faut que je sois à l’ouverture du bureau de vote, adjointe au Maire oblige.

    Je suis un peu en avance et donc je m’installe confortablement dans le canapé du salon, un livre à la main,

    autant en profiter pour se décontracter, la journée sera dure en tension nerveuse.

    Sans m’en rendre compte, comme hypnotisée par les lignes qui se mélangent devant mes yeux pourtant munis de lunettes, je sombre dans un doux sommeil…

    8 h 15, je me réveille en sursaut, bon sang, je suis en retard…

    Je bondis dans ma voiture mais quand je veux la sortir du jardin, je m’aperçois qu’elle est bloquée par une autre voiture

    dont je dois aller chercher les clefs pour dégager la mienne.Le portail est étroit et je manque, dans ma précipitation de la rayer !

    Me voici enfin dans la rue, il est 8 h 30 mais dans l'affolement, je tourne à droite, zut ! C’était dans l’autre sens.

    Pas grave, je prendrai la première rue à gauche pour rattraper cette erreur, manque de bol c’est une impasse.

    Alors, ce sera la deuxième à gauche. Fatale méprise cette rue longe la rivière Mapocho* qu’il est impossible de traverser avant plusieurs kilomètres.

    Impossible aussi de faire demi-tour, cette rue est en sens unique.

    Malgré mon angoisse, je constate que cette rivière est toujours aussi sale et encombrée de maisons faites de tôles de récupération,

    un bidonville quoi ! Je me sens oppressée, j’ai peur !

    Arrivée au bout, je m’aperçois que ma voiture n’a presque plus d’essence, j’aurais dû faire le plein la veille, surtout qu’en ce moment les prix sont bas.

    En face de moi, il y a un bar, je vais leur demander du secours, au moins essayer de téléphoner au Maire, bien sûr j'ai oublié mon téléphone !

    Mais c’est sans compter sur l’interdiction d’ouverture des bars et restaurants à cause de Covid 19.

    Je suis devant une porte close par des planches grises dont la peinture écaillée me nargue.

    Tant pis, je tente le coup, sans doute arriverai-je quand même à ne pas tomber en panne.

    Je traverse le pont et repars dans l’autre sens. Je vois la flèche de la cathédrale Notre-Dame, elle a été nettoyée il y a peu de temps

    et Rouen, sous le soleil serait presque charmant si je n’avais pas cette angoisse au creux du ventre.

    Angoisse qui noie complètement mon raisonnement…

    Soudain, panique à bord, je m’aperçois que je ne sais plus où est la mairie… Je me sens perdue, je ne sais plus quoi faire…

     

    … Peut-être qu’émerger vraiment sera plus simple que de rester dans cette situation burlesque.

    D’ailleurs, il est 6 h et mon réveil s’agite afin de me réveiller en douceur…

     

    ·         Mapocho : Le río Mapocho est un cours d'eau du Chili, situé dans la région métropolitaine de Santiago dans le Chili central et un affluent du fleuve Maipo.

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  • Commentaires

    1
    Lundi 16 Mars 2020 à 17:31

    Un vrai cauchemar mais finalement as-tu été à l'heure fixée par ton maire ?

    2
    Anne**
    Lundi 16 Mars 2020 à 21:38

    Un vrai cauchemar, qui rassemble plein d'éléments de ta vie, il me semble ! Le réveil n'est pas forcément rassurant car le méchant rêve, parfois, nous colle à la peau quelques heures durant. Bises.

    3
    Sylvie
    Mardi 17 Mars 2020 à 12:33

    Ben dis donc, tu te souviens bien de tes rêves !

    4
    Vendredi 20 Mars 2020 à 01:52

    Excellent récit mais le résultat ?: toujours adjointe ?.

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